Le Kalarippayatt



En Malayalam (langue du Kérala) “Kalari” signifie “champ de bataille” et “payatt” signifie “Pratique”; le mot kalaripayatt signifie donc “Pratique du champ de bataille”.

C’est le plus ancien des arts martiaux, né dans l’Etat du Kérala, en Inde. Selon la tradition, ce serait le disciple de Bouddha, Bodhidharma, qui serait allé en Chine (en l’an 400 avant notre ère) pour propager l’enseignement de Bouddha en même temps que celui du Kalaripayatt. De là seraient nés les arts martiaux chinois (Kung-fu, T’ai Chi Chuan) et les arts martiaux japonais (Aïkido, Bo-jutsu, Shorinji-Kembo, etc.).



 

Les cinq étapes dans l’étude du Kalaripayyatt :

 

  1. « MEITHARY »

Le « meithary » a pour but accroître la flexibilité et d’augmenter l’endurance. Il consiste en une série d’assouplissements rythmés sur la respiration, une série de lancers de jambes, une série d’exercices au sol et une série de mouvements rapides enchaînés (« meipayatt »). Ces derniers comportent divers sauts, des déplacements dans des positions très basses inspirées des huit postures d’animaux (éléphant, lion, cheval, paon, poisson, coq, sanglier, serpent)

 

  1. « KOLTHARI »

Il concerne la pratique de divers bâtons :

  • Bâton long : « Ketukari »
  • Bâton court : « Muccan »
  • Bâton à deux courbes : « Otta »

Les attaques et les défenses sont effectuées en des séquences déterminées.

 

  1. téléchargement« ANGATHARI »

Il aborde le maniement d’armes blanches :

  • Dague : « Kadaram »
  • Epée d’escrime : « Udhaval »
  • Sabre et bouclier : « Wallpariyya »
  • Lance : « Kuntham »
  • Epée-ressort : « Urumi »

 

  1. « VERUMKAI »

Il est enseigné à l’élève qui aura fait preuve d’obéissance et de maîtrise de soi au cours des étapes précédentes. Il s’agit de techniques de combat à mains nues, basées, sur la connaissance des points vitaux.

 

  1. LE MASSAGE

Angampora_fight_in_korathota_hillCette cinquième étape consiste en l’apprentissage de massages complets du corps avec des huiles médicinales préparées à partir de diverses plantes. Cette étude comprend la connaissance des points vitaux, du squelette et de la musculature, ainsi que du fonctionnement des 3 humeurs – vent, bile et flegme.
Il existe plusieurs sortes de massages, les uns mettant l’accent sur la flexibilité (destinés aux élèves de Kalaripayyat ou de danse), les autres sur les soins curatifs aux malades (fractures, entorses, etc.…).

Cette connaissance traditionnelle du Kalaripayyat et des massages est transmise de père en fils et de maître à disciple. Elle est très vivante de nos jours dans le Kérala. Les maîtres les plus connus du style du Nord sont Maître Vasugurukkal de Kaduthurithy (près de Kottayam) et Maître Govinda Kutinair de Trivandrum. Il existe d’autres styles, le style du Sud et le style du Centre, mais ils sont moins pratiqués.

La pratique de cet art est généralement réservée aux hommes, (ceux-ci s’enduisent d’huile avant de commencer le cours, vêtus simplement d’un tissu enroulé sur les hanches, dans le kalari traditionnel) mais quelques femmes (surtout occidentales) pratiquent aujourd’hui. Autrefois (Moyen-âge) hommes et femmes se préparaient au combat et certaines ballades chantent les exploits de reines célèbres pour le maniement de l’ « Urumi » (épée à double tranchant).